Living Lab d’Afrique de l’Ouest: Actions citoyennes pour une gestion intégrée des pluies diluviennes, des inondations et des déchets ménagers en milieu urbain

Situation géographique

Site principal: Ouagadougou, Burkina Faso

Problématiques environnementales abordées

Pluie diluvienne, inondations urbaines et gestion des déchets

A propos

Ouagadougou (1° 31′ 05″ W, 12° 21′ 58″ N) est la capitale du Burkina Faso. Il est situé dans la province du Kadiogo. Depuis 2009, la ville compte 12 arrondissements subdivisés en 55 secteurs (voir Figure 1), avec des zones de résidence en habitat formel et informel. Les déchets constituent un risque important pour l’environnement : sur les 600 000 tonnes de déchets produits, seules 300 000 tonnes sont collectées.

Les 300.000 tonnes de déchets non collectées constituent des sources de décharges illégales, engorgent les systèmes de drainage, empêchent le drainage normal des eaux de pluie, favorisant ainsi la stagnation de l’eau et les crues soudaines.
Par le passé, les déchets, les eaux de pluie et la gestion des inondations étaient traités de façon séparée. Aujourd’hui, nous assistons à une approche plus globale et intégrée de la gestion de ces trois facteurs clés.

Dans les zones urbaines, outre la réduction de la quantité de déchets dans les canaux de drainage en vue de prévenir les inondations soudaines, le recyclage des déchets permet également de produire de l’eau potable et du compost qui sert de fertilisants pour les sols. Par conséquent, une meilleure collecte, un meilleur recyclage et une meilleure transformation des déchets solides et liquides sont bénéfiques pour l’agriculture urbaine, périurbaine (UPA) ainsi que pour les espaces verts urbains (GUS).

Le rôle du premier Laboratoire de sciences citoyenne de L’Afrique de l’Ouest, Ouagadougou (Living Lab d’Afrique de l’Ouest (LLWA) – Ouagadougou) est de recourir à des approches pluridisciplinaires, participatives et proactives afin de mieux faire face aux épisodes de pluies diluviennes, aux déchets et aux crues soudaines dans la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso. Pour mieux les appréhender et au regard de leurs complexités, différents acteurs clés sont mobilisés.


Experience

Au cours de la période de février à mars, des points focaux ont été identifiés au sein de différentes structures (suivant la méthode du « quadriple helix »), notamment du privé, des services publics, des organisations de la société civile, et de l’académie. Le recrutement des utilisateurs d’Open Data Kit (ODK) est en cours pour la collecte et l’analyse des données.

Des équipements de mesures sont installés notamment une jauge de niveau d’eau dans le réservoir principal numéro 2 de la ville de Ouagadougou. Par ailleurs, 04 pluviomètres automatiques autonomes, 15 capteurs météotrackers et 11 capteurs de pollution atmosphérique sont en cours d’installation dans la ville de Ouagadougou.

D’autres activités ont été réalisées en particulier, la collecte de données historiques, la cartographie des décharges, des réservoirs d’eau et des espaces verts ainsi que les protocoles d’amas d’information à temps réel sur les niveaux d’inondation par évènement à travers le réseau ODK et des formations citoyennes.

Les visites de sites de décharge ont été réalisées du 20 avril au 2 juin 2022. L’objectif principal était d’identifier, géolocaliser et estimer les superficies des décharges sauvages dans le district de Ouagadougou afin de mettre à jour la base de données existantes depuis 2018.

Alors que des travaux d’intérêt général (ex : curage de caniveaux, collecte et recyclage des déchets, etc.) sont menés dans la ville par l’équipe du projet I-CHANGE et les citoyens, quatre secteurs, dont 320 ménages, seront identifiés pour servir de sites pilotes dans la mise en œuvre des activités visant à changer le comportement des citoyens et la réduction de l’empreinte carbone à travers la gestion appropriée des déchets ménagers (ex : distribution de poubelles colorées, mesure de niveau de pollution) et des alertes aux inondations.

Comment participer

La participation à nos activités se fait à travers:

    • l’appui à la production et à l’utilisation de composts dans les emplois liés au sol, au renforcement de activités de réhabilitation des sols telles que les pépinières, les potagers (par exemple, légumes et légumineuses), et à la réhabilitation des sols en vue de l’amélioration des espaces verts urbains et de l’agriculture urbaine.
    • es travaux communautaires (nettoyage des installations de drainage)
    • les ateliers de formation et de renforcement des capacités sur les modèles d’économie circulaire et de calcul de l’empreinte carbone, etc.
    • les Dialogues science et politique et élaboration de cadres juridiques autour du nexus déchets-eau-énergie dans la ville de Ouagadougou.

Si vous souhaitez participer, veuillez envoyer un courriel à l’un des contacts ci-dessous.

Contexte

En raison de l`urbanisation rapide, la gestion des déchets, l`assainissement et l`hygiène sont devenus des préoccupations urbaines majeures en Afrique de l`Ouest. Les populations des zones urbaines et périurbaines du Burkina Faso font face à des défis tels que les destructions des cultures, la pollution, les maladies (par exemple, la propagation du paludisme, du choléra, de la diarrhée) et les risques connexes.
La production de déchets à un lien direct avec la croissance des revenus.

L’insuffisance de sensibilisation de la population aux avantages de la réutilisation des déchets organiques et des eaux usées domestiques, combinée à l’inadéquation des infrastructures de gestion des déchets, aggrave davantage le problème de l’élimination et du recyclage durables des déchets. L’amélioration de la collecte, du recyclage et de la transformation des déchets solides et liquides peut être profitable à l’agriculture urbaine et périurbaine (UPA) et aux espaces verts urbains (GUS).

La hausse de la fréquence et de l’intensité des précipitations pendant la période de juin à septembre favorise surtout la récurrence des inondations et la stagnation de l’eau dans la ville. Il est donc nécessaire d’améliorer les systèmes de gestion des risques de catastrophe et les systèmes d’alerte précoce et d’orienter la prise de décision dans la mise en œuvre des projets d’infrastructure de lutte contre les inondations à l’échelle nationale et régionale.

Pour l’instant, les alertes aux inondations pluviales sont essentiellement des informations sur les événements pluviaux couvrant de vastes zones (c’est-à-dire sans données sur l’intensité et la durée des pluies), ce qui n’est souvent pas assez exhaustif pour contribuer efficacement à la protection des personnes et les biens. Une preuve de faisabilité de la prévision des inondations pluviales basée sur l’impact est indispensable à Ouagadougou. Cela permettra de lutter contre les effets des inondations et d’améliorer les moyens de subsistance dans les zones urbaines et en parallèle, facilitera, autour de la gestion des déchets, le développement d’une économie circulaire se développe.

Partenaires

Coordination du LLWA: WASCAL ( Centre Ouest-Africain de Service Scientifique sur le Changement Climatique et l’Utilisation Adaptée des Terre)

Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR):
Le CONASUR est, au niveau national, l’organisme responsable de la mise en œuvre du Plan national multirisque de préparation et de réponse aux catastrophes.

Direction Générale de la Protection Civile: La DGPC est chargée de la planification et de l’organisation des premiers secours en collaboration avec le CONASUR. Dans le domaine de la protection, elle est également habilitée à mener des activités de prévention (information, sensibilisation et formation) et de préparation aux catastrophes et accidents de toutes sortes. En définitive, elle est chargée de mettre en œuvre la politique nationale de protection civile sur la base des plans nationaux.

La commune de Ouagadougou: Les communes sont tenues de participer à la protection civile et à la gestion des secours, à la suite de la décentralisation et au transfert des compétences à l’administration locale. La ville de Ouagadougou a également compétence en matière d’assainissement et d’hygiène (c’est-à-dire de la construction et de l’entretien des caniveaux), de la planification territoriale, de l’exécution des plans de lotissement, de la délivrance des permis de construire, etc. La commune de Ouagadougou exerce ces compétences à travers les directions de la propreté, des études et de la planification, et des services techniques municipaux. Elle se situe dans la phase de prévention, de préparation et de réponse du cycle de gestion des risques. Ses actions s’inscrivent dans le court, moyen et long terme.

Agence Nationale de la Météorologie: L’ANAM-BF est l’autorité nationale en charge des services météorologiques/climatiques sur le territoire national. Elle est responsable de la prévision des pluies susceptibles de provoquer des inondations mais ne fait pas de prévisions basées sur les impacts. Ces prévisions sont diffusées au grand public et, en cas d’éventuelles catastrophes, à la DGPC pour les mesures à prendre.

Contact

Dr. Seyni SALACK
(Chair of the Living Lab of West Africa – Ouagadougou)

Email: Salack.s@wascal.org | Mob: +226 67 07 92 98

Dr. Bio Mohamadou TOROU
Email: torou.b@wascal.org  | Mob: +226 67 07 92 98

West Africa Living Lab

(English only)

Contact

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This project has received funding from the European Union’s Horizon 2020 research and innovation programme under grant agreement No 101037193.